Histoire d’un savoir-faire ancestral
Les premiers habitants connus du Maroc, les Amazigh
ont été les précurseurs dans le domaine de l'artisanat surtout dans le travail
de la laine (tapis), le fer et l'argent (bijoux), ustensiles divers et l'argile
(poterie). Après l'islamisation et la venue des Arabes, d'autres formes
d'artisanat se sont développées : travail du cuivre (ustensiles divers,
tables), du bois, de l'oseille, de l'alfa et de l'argile (poterie). Cet
artisanat couvre pratiquement tout le Maroc et chaque région possède ses
propres spécialités, tirées des matières premières qui s'y trouvent en abondance.
Mais les villes les plus connues pour leur artisanat sont Fès (cuir, cuivre,
argent, or, tissus), Marrakech (cuir, cuivre,
tapis), Essaouira (bois, tapis, argent)
et Rabat-Salé (poterie). Les régions d'Agadir et du Tafilalet possèdent
aussi un artisanat de valeur. Par ailleurs, c'est dans la seule ville de Meknès
que l'on peut rencontrer des artisans qui pratiquent la damasquinerie (art de
la gravure sur acier qui permet de confectionner vases, bijoux...)
Aujourd'hui, le passé, les traditions millénaires
ainsi que la diversité de sa population et de sa culture ont su forger la
richesse de cet artisanat qui regroupe plus de 70 métiers et étonne par la
diversité des créations et des matériaux utilisés.
Cet artisanat ne cesse de se développer, répondant ainsi
aux besoins quotidiens de la population, à ceux des étrangers grâce aux
exportations, mais satisfait aussi de nombreux touristes.
Il est indispensable de sauvegarder ce patrimoine qui
fait partie de l'histoire du Maroc. Sans cet artisanat des milliers de familles
seraient condamnées à la pauvreté et cela signerait la fin de cette
extraordinaire agitation des souks qui donne aux flâneurs dont tous les sens
sont en éveil une sensation de vertige et cette impression de plonger dans le
passé du Royaume.
Evolution et potentiel du secteur de
l'artisanat marocain
La référence à l'histoire montre que la production
artisanale couvrait avant l'installation du protectorat l'essentiel des besoins
de la société et s'intégrait de façon harmonieuse dans le système économique et
social du pays. L'ouverture forcée du marché marocain aux produits
manufacturés, l'arrivée du nouveau mode de production capitaliste et l'apparition
de noyaux de production moderne ont bouleversé les structures de l'artisanat et
son mode d'organisation et de fonctionnement. Il en résulta une crise
structurelle et une marginalisation progressive des activités de l'artisanat
L'ampleur de ces défis a contribué à ce que
l'artisanat soit plutôt appréhendé par les responsables, comme un secteur
social et culturel, beaucoup plus qu'un secteur à vocation économique qui
nécessitait des investissements productifs générateurs de richesses et
d'emplois.
Malgré ces défis le secteur de l'artisanat marocain a
enregistré une importante évolution au cours de la dernière décennie, car il
représente aujourd'hui une grande tradition productive et revêt une importance
considérable en ce qui concerne la création d'emploi et de revenus au niveau
national.