Cette étape est fondamentale et décisive car elle vous
fera représenter correctement le marché où vous allez évoluer au cours des 3 à
5 ans à venir.
1.
LE SERVICE OU LE PRODUIT :
Faites apparaître les différentes caractéristiques de
votre Service ou Produit, ses performances et surtout son utilisation ou
utilité, autrement dit à quel (s) besoin (s) répond-il ?
2.
LE MARCHE
Quel est votre marché ? Quelle est votre clientèle ?
A quels besoins comptez-vous répondre et, en
conséquence, sur quel marché vous situez- vous ? (Exemple : rénovation des
moteurs de moyenne puissance, entreprise de travaux d’électricité).
Pour plus de précisions, vous êtes tenus de spécifier
davantage votre domaine d’activité, étant donné qu’il est utopique pour un
professionnel de chercher à couvrir tous les besoins d’un marché. Cette
spécialisation du projet peut aller très loin. Prenons le cas de l’électricien
d’entretien : il peut choisir d’exercer son activité que dans certaines des
missions qu’il est capable d’assumer, par exemple : la réparation, l’entretien
et le contrôle sans l’installation et; à l’intérieur de ces différentes
missions, il peut choisir de n’assurer la maintenance que de certains parcs de
machines.
Seule une analyse approfondie des besoins ou du marché
permettra de connaître, pour chaque métier, la clientèle potentielle et les
besoins insatisfaits et donc de spécialiser de façon adéquate le projet.
Ensuite, vous devez préciser si le marché que vous
visez est local (quartier, ville …), régional (provinces), national ou même
international.
3.
QUEL TYPE DE CLIENTÈLE ?
Quelle est la clientèle de ce marché ? (Consommateurs
individuels, collectivités, petites et moyennes entreprises, grandes
entreprises …).
Précisez ce que chaque type de clientèle représente
dans le marché en pourcentage des ventes et, si possible, en nombre de clients.
Autres points importants sur la Consommation :
Indiquez et détaillez ici les points clés de votre
marché sur le plan de la consommation. Exemple : saisonnalité de la demande,
motivation des acheteurs… Ne raisonnez que sur le marché choisi.
4.
CARACTERISTIQUES DE LA DEMANDE ET DE LA CONSOMMATION :
Avez-vous des indications précises sur la quantité et
la valeur de la demande de votre marché ou celui que vous visez ? (En chiffre
d’affaires ou en nombre de produits ou d’heures de service, etc.
Quelle a été l’évolution ces dernières années (3 à 4
ans) du volume demandé pour ce marché ? Quelle est son évolution prévisible ?
S’agit-il d’un marché en déclin, en stagnation, ou en progression ? Quel est le
taux de croissance annuel en pourcentage ? (Préciser s’il s’agit d’une
croissance en volume ou en valeur).
Pour avoir ces renseignements, vous pouvez vous baser
sur des statistiques fiables et disponibles (les Chambres de Commerce et
d’Industrie, Préfectures, l’ODI, CMPE, OFPPT, Banque, CGEM …).
Au cas où ces statistiques ne seraient pas
disponibles, vous aurez à faire votre petite enquête sur le terrain en vous
faisant assister par les organismes ci-dessus.
5.
CARACTERISTIQUES DE L’OFFRE :
CONNAISSEZ-VOUS L’OFFRE ET
LA CONCURRENCE SUR VOTRE SECTEUR D’ACTIVITÉ ?
Vous avez peu de chance d’être seul sur votre marché
et de détenir un monopole. Au contraire, vous devrez prendre place parmi les
entreprises déjà installées sur le secteur.
6.
ALORS, QUI SONT VOS CONCURRENTS ?
·
Combien sont-ils ?
·
Quelle est leur taille ? leur capacité
?
·
Qu’est ce qu’ils vendent et comment font-ils pour le vendre ?
·
A quel prix le vendent-ils ?
ð Précisez ensuite quels
sont vos 2 ou 3 principaux concurrents et indiquez pour chacun : taille et
chiffre d’affaires, part de marché, caractéristiques du service ou du produit.
ð Comment a été
satisfaite, durant les 2 ou 3 années passées, la demande et, compte tenu de la
concurrence et des prévisions de l’évolution de l’offre et de la demande,
dégagez la part prévisionnelle et la demande non satisfaite par l’offre
prévisionnelle. C’est cette part qui représente les possibilités futures de
vente de votre projet.
L’étape précédente a montré que le produit tient la
route et que le marché existe malgré la concurrence. Pour parvenir à votre objectif
de ventes (votre
chiffre
d’affaires), il vous faut réunir tous les moyens
nécessaires.
Dans l’étude technique du projet, nous vous proposons
de détailler l’ensemble des moyens en
hommes, en locaux, en matériels … qui vous sont nécessaires pour assurer la
production correspondant à vos objectifs commerciaux. Ceci est particulièrement
important, car l’ensemble des moyens dont vous disposez constitue pour vous, de
toute manière, des frais, des dépenses, dont le total représentera l’enveloppe
de l’investissement physique de votre projet.
Quel outil de production, quel local pour
l’exploitation, quels moyens en personnel, quels moyens de fonctionnement sont
nécessaires pour le démarrage de votre future entreprise ?
ALORS, UN CONSEIL AVANT DE DÉFINIR VOS MOYENS :
Soyez souple et prudent. Inutile de se lancer dans des
achats de bureaux et machines, avant même d’avoir démarré. Ils immobiliseront
inutilement vos capitaux propres : être entreprenant, ce n’est pas privilégier
l’improductif ; c’est investir dans les hommes, dans le commercial, dans le
matériel indispensable …
Pensez donc à des solutions pas trop chères et pratiques.
1.
QUEL OUTIL DE PRODUCTION ?
Petite ou moyenne, votre entreprise aura besoin de
matériels pour produire et vendre. Alors, de quels matériels devez-vous
disposer pour produire et vendre ?
Quel est le coût global de ces moyens et de leur
implantation ?
2.
POUR PRODUIRE :
Déterminez vos besoins en moyens matériels de
production en procédant de la façon suivante :
- Vous partirez du mode d’élaboration du produit ou du service, et vous déterminerez exactement le matériel, les équipements et l’outillage nécessaires.
- Mais pensez également aux besoins en moyens de raccordement et d’installations particulières, aux moyens nécessaires à la gestion des stocks de matières et aux moyens en matériels pour l’administration de votre future entreprise
3.
POUR VENDRE :
De quels moyens devrez-vous disposer pour vendre votre
produit (échantillon, prototype, publicité, relations, véhicules, etc …).
4.
PROCÉDURES DE CHOIX :
Vous devez consulter les divers fournisseurs pour
chaque type de machine ou
d’équipement. Parfois, vous devez faire appel à des fournisseurs installés à
l’étranger. Dans ce cas, vous devez importer votre matériel ; sachez alors que
le code des investissements et la loi 16/87 prévoit une exonération des droits
et taxes à l’importation.
A la réception des factures, devis et prospectus
techniques de chaque machine ou type d’équipement, vous comparez entre les
différentes offres et vous ferez votre choix en fonction des critères suivants
:
- Qualité ;
- Prix (hors taxes) ;
- Fiabilité du matériel et ses performances ;
- Possibilités d’emploi et d’entretien ;
- Service après vente ;
- Etc.
5.
QUEL LOCAL :
Petite ou moyenne, votre future entreprise aura
également besoin de se loger. Alors, avez-vous besoin d’acheter ou de louer un
local ?
- Quel est son coût global ?
- Où faut-il vous installer ?
- Quelle est sa superficie ?
- Comment faire l’analyse de votre implantation ?
6.
POUR RÉPONDRE A CES QUESTIONS, IL FAUT :
Rechercher la localisation la plus favorable à l’exploitation de votre
entreprise …
· Choisir votre local en fonction de votre activité, de l’étude de marché et de la dimension de
l’outil de production.
Chiffrer la charge financière de votre
installation…
7.
QUEL MOYEN EN PERSONNEL ?
Votre entreprise ne peut fonctionner qu’avec et par
des hommes.
Alors, construisez votre « équipe » de sorte que toutes
les tâches à réaliser puissent être réparties sans en oublier : serez-vous
seul, avec d’autres associés ou aurez-vous des salariés ? Combien ? A partir de
quelle date ? Quelles seront leurs tâches ? Fabrication ? Vente ? Gestion ?
Quelles seront votre rémunération et celle des autres ? Que pourriez- vous
sous-traiter à l’extérieur ? (Cela pourrait alléger vos charges).
8. VOTRE RÔLE : OPTIMISER L’INVESTISSEMENT
Au terme de cette démarche et, compte tenu de votre
programme d’investissement, vous calculerez le volume de production maximal
possible de votre projet qui doit être cohérent.
En cas de discordance, vous limiterez vos
investissements à l’indispensable, sinon il faut les rentabiliser en trouvant
d’autres débouchés commerciaux.
L’étude financière permet à tout entrepreneur de savoir si le projet envisagé peut sécréter des bénéfices suffisants à même
de rémunérer suffisamment le capital investi et de
rembourser les dettes contractées.
Il appartient à tout entrepreneur de faire une
évaluation de son programme d’investissement et de faire des projections avec
le maximum de prudence possible afin d’examiner la faisabilité de son projet.
Le présent «canevas», qui ne prétend pas à
l’exhaustivité, est une méthode d’évaluation qui vous permettra de porter une
réponse à la question de savoir si votre
projet sera-t-il rentable ou non.
Il est remis à
titre d’information et ne prétend aucunement remplacer les documents
établis à cet effet par les différents établissements bancaires.
Il va sans dire que son contenu (essentiellement
l’exploitation prévisionnelle) sera modifié en fonction des données propres à la nature d’activité de
chaque affaire
L’étude économique vous a permis de connaître quelles
sont les possibilités futures de vente de votre projet, l’étude technique vous
a permis de savoir quel est votre outil de
production ou de travail et comment vous allez
l’utiliser, la dernière étape avant de vous prononcer sur l’intérêt de votre
projet est celle qui concerne l’étude financière qui vous permettra de voir si
votre activité vous laissera des bénéfices.
En effet, s’il est intéressant de produire et de
vendre, il est indispensable de dégager suffisamment de bénéfices sinon le
projet ne pourra pas continuer à exister.
La première des choses à faire est de décider, en
fonction des résultats de l’étude économique, de l’outil de production ou de
travail et des choix que vous faites pour la commercialisation de votre produit
ou service, et des difficultés que vous risquez de rencontrer, de l’évolution
de la production effective, en effet, en raison de démarrage de votre projet et
du fait que vous ne connaissez pas encore bien le marché et que vous même et
votre personnel n’êtes pas encore habitués aux machines et installations, il
est nécessaire de ne prévoir comme production effective que 40 ou 50% de votre
capacité de production à faire évoluer légèrement d’année en année pour se
limiter à 80 ou 90% de la capacité (pannes, entretien, etc. .)
COMPTE DE PRODUITS ET CHARGES PREVISIONNELLES :
Connaissant votre production prévisionnelle et les
différents coûts d’achats de matières et de charges (étude technique) calculons
le compte de produits et charges prévisionnelles (sur 3 ans).
1. CHIFFRES D’AFFAIRES
(C.A) :
C’est le montant (hors taxes) de vos ventes pour les
prochaines années. Pour le calculer, il suffit de multiplier le prix de vente
unitaire (HT et qui sera gardé constant sur les trois années) par la quantité
produite annuellement.
2.
ACHATS
Connaissant la composition de votre produit ou service
et des coûts d’achat de chaque matière et les quantités nécessaires pour
réaliser la production prévue, le calcul des achats se fait par une opération
de multiplication des éléments ci-dessus.
3.
FRAIS DE PERSONNEL (F.P.)
Dans l’étude technique, vous avez déterminé l’effectif
que vous allez utiliser dans votre projet ainsi que son évolution au cours des
trois années à venir, et vous avez aussi fixé les salaires que vous comptez
attribuer à vos agents. Par la multiplication de chaque salaire annuel (12
mois) par le nombre d’agents correspondant et en ajoutant au total des
4.
AUTRES CHARGES EXTERNES :
- Étant locataire, vous payez pour votre local un loyer annuel de tant.
- Avec l’utilisation de votre outil de production ou de travail, vous allez consommer de l’eau de l’électricité (voir étude technique) qui nécessitera une dépense à calculer. Votre matériel aura besoin d’entretien qui coûtera une somme d’argent à calculer.
- Il faudra penser à assurer votre projet contre l’incendie, le vol, etc.… d’où une dépense à estimer.
- Pour tenir votre comptabilité, vous aurez besoin d’une fiduciaire qui vous fera payer ses services à évaluer.
- TRANSPORT & DEPLACEMENT :
- Pour chercher les matières premières ou pour livrer ses produits, pour transporter éventuellement son personnel, le projet payera des frais de transport qu’il faut estimer entre 2 et 5 % du C.A. en fonction de la nature du projet.
- FRAIS DIVERS DE GESTION : Là aussi une estimation entre 1 et 3 % du C.A. est à faire pour faire face aux frais de téléphone, publicité, etc. …
5.
IMPOTS ET TAXES (I & T)
A évaluer en fonction de la valeur locative de votre
local et de votre investissement.
6.
FRAIS FINANCIERS (F.F.) :
Le projet pourrait disposer de deux genres de crédits
:
· Des crédits court terme : qui
servent pour participer dans le financement des Besoins en Fonds de Roulement
(BFR) et qui sont la facilité de caisse, l’escompte, le crédit de campagne, etc.…
· Des crédits moyens ou long terme : qui servent pour participer dans le financement de l’investissement.
En fonction de la durée de remboursement et
connaissant les taux de ces crédits, ces frais financiers sont calculés.
7.
DOTATIONS AUX AMORTISSEMENTS :
Pour faire supporter à chaque année d’exploitation une
part de l’investissement initial, une
somme d’argent est déduite des résultats sans pour autant qu’elle représente
une sortie d’argent de l’entreprise. Cette déduction a un avantage important en
ce sens qu’elle réduit le résultat sur lequel sera calculé le montant de
l’impôt à payer (IR ou Impôt sur les Sociétés IS).
C’est pour cette raison que les montants à déduire
sont réglementés par l’administration fiscale et calculés annuellement sur la
dépense investie.
·
Les aménagements 10%
·
Le matériel lourd 10%
·
Le matériel léger, matériel de transport 20
à 25 %
Les frais d’établissement 25 %
8. RESULTAT BRUT D’EXPLOITATION (RBE)
Pour le calculer, il suffit de faire l’opération
suivante :
Chiffre d’affaires – Achats – Total des charges d’exploitation – Amortissement
= RBE
9.
IMPOTS A PAYER :
Suivant l’implantation choisie par le promoteur, la
forme de son entreprise et de la réglementation en vigueur, le jeune promoteur
peut bénéficier des exonérations éventuelles accordées par les différents
codes. En tout état de cause, il aura à payer l’Impôt sur les Sociétés (I.S) :
30%du bénéfice réalisé ou l’Impôt sur le Revenu (I.R.) dont les taux
actuellement varie entre 12et 40% .
10.
RESULTAT NET :
Pour le calcul, il suffit de soustraire du RBE les
sommes calculées pour l’impôt. C’est le bénéfice (ou la perte) enregistré par
le projet au cours de chaque exercice.
11.
AUTOFINANCEMENT (CASH – FLOW)
:
Comme nous l’avons dit plus haut, les amortissements
n’étant pas une charge réelle de l’exercice qui a nécessité une sortie
d’argent, le projet aura en réalité dégagé le résultat net plus les
amortissements qui est appelé autofinancement ou Cash-Flow. Et c’est ce cash-
flow qui devra servir pour :
- Rembourser les crédits d’investissement ;
- Financer l’accroissement des Besoins en Fonds de Roulement (BFR) ;
- Vous rémunérer convenablement en vous permettant de faire des économies pour d’éventuelles extensions d’investissement.
12.
CALCUL DES BESOINS EN FOND DE ROULEMENT :
a)
d’un stock de matières premières pour avoir une production régulière et
pour se protéger contre tous les incidents extérieurs qui peuvent arriver. Il
est calculé par rapport aux achats annuels de l’entreprise, soit 15 jours, 1,2
ou 3 mois.
b)
de stock de produits finis pour que ses livraisons à sa clientèle
soient régulières sans subir les conséquences de difficultés intérieures qui
peuvent arriver (panne machine, grève, etc.…), il est calculé par rapport aux ventes de l’entreprise soit, là
encore, 15 jours, 1 ou 2 mois.
c)
de vendre dans certains cas en accordant à sa clientèle des délais pour
la payer. Elle fera donc crédit à ses clients d’une partie ou de la totalité de
son chiffre d’affaires sur une période de 15 jours, 1 mois ou même 2
mois.
Est calculé donc par rapport au C.A.
d)
d’une somme d’argent suffisante (1 mois) pour payer son personnel, ses
fournisseurs d’électricité, eau et petites dépenses, le transport, téléphone,
etc. …
Est calculée en divisant par 12 la somme des charges
d’exploitation (3 + 4 + 5 + 6 + 7).
Par ailleurs, l’entreprise pourra éventuellement
disposer de la part de ses fournisseurs de matières premières de crédits sur 1
ou 2 mois. Ils sont donc calculés par rapport aux achats annuels.
Pour déterminer le BFR de chaque exercice, il suffira
donc de faire la somme des montants calculés en a, b, c et d et d’en soustraire
le crédit fournisseur éventuel.
Le résultat est le BFR de démarrage et l’accroissement
de ce résultat d’une année à l’autre est le BFR additionnel qui devra être
financé (en grande partie) entre autre par l’autofinancement en cash-flow.
Vous êtes donc maintenant en possession des résultats
chiffrés de votre étude globale du projet et vous savez combien vous allez
pouvoir vendre à l’avenir, vous savez comment et avec quoi vous pouvez
fabriquer ce que vous voulez vendre, et
vous savez que votre travail sera
récompensé correctement puisque les résultats financiers vous permettront de
rembourser vos dettes, de faire des bénéfices qui serviront à l’accroissement
de votre activité et de vivre convenablement.
C’est à ce moment là que vous devez vous mettre à la
recherche du financement (l’argent) de votre projet.
résultats obtenus, des charges sociales (CNSS,
Assurances, etc. …) de l’ordre de 20% vous aurez calculé les F.P.